Un territoire en déclin
La vallée de l’Ondaine, s’étendant sur environ 10 km au Sud-Est de Saint-Etienne, fut un haut-lieu de l’industrie minière et métallurgique des XIX et XXe siècles. Les usines étaient situées en fond de vallée afin d’exploiter la rivière de l’Ondaine, qui était couverte et canalisée à l’intérieur des bâtiments pour servir à la fois de force motrice et de source de refroidissement. Suite aux choix nationaux de s’orienter vers le tout pétrole dans les années 1960, les grandes entreprises locales ont connu un lent déclin, pour finalement s’éteindre en 1983 (fermeture du dernier puits de mines, dépôt de bilan du groupe Creusot-Loire[1]). Ce déclin s’est accompagné d’une inexorable chute de la population : la vallée a perdu 28% de sa population entre 1968 et 2020, et ce chiffre s’élève à 46% pour la commune du Chambon Feugerolles.
Les anciens sites de production ont été abandonnés, et seules subsistent les friches de ces usines. Ainsi, l’application Cartofriche du CEREMA recense 15 friches dans la vallée, ayant ou non un projet de reconversion. Cependant, les premiers entretiens avec les acteurs de terrain révèlent que les friches étaient autrefois bien plus nombreuses, et qu’elles ont été progressivement reconverties. On peut citer à titre d’exemple la reconversion du site Dervaux au Chambon-Feugerolles : l’entreprise de boulonnerie a quitté son usine en centre-ville pour s’installer dans une zone industrielle périphérique plus grande. Sur le foncier libéré, un lotissement a vu le jour dans les années 1980.
Un renouveau des documents d’urbanisme
Le calendrier se prête particulièrement bien à une étude sur ce territoire, puisque le SRADDET de la région AURA est en cours de révision, le SCoT est en révision et que la métropole de Saint Etienne élabore son premier PLUi, qui remplacera les PLU actuels. C’est donc l’occasion d’interroger les acteurs sur les prises de décisions en cours, et d’observer l’évolution des orientations d’aménagement. Comment produire les chiffres de l’artificialisation ? Comment répartir l’enveloppe de droits à consommer entre toutes les communes du territoire ? Faut-il privilégier l’économie ou l’habitat ? Les friches industrielles sont-elles si avantageuses que ça ? Ce sont les questions que se posent les acteurs rencontrés.
Ainsi, ce travail se penche sur la mise en œuvre du ZAN dans un territoire doté d’une longue tradition de recyclage foncier. Nos hypothèses de travail sont les suivantes :
- La faible tension immobilière dans la vallée facilite l’application du ZAN
- La tradition de recyclage foncier permet une meilleure acceptation du ZAN
- L’évolution rapide de la législation nationale entretient la résistance au changement
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[1] Chappoz Yves, Poisat Jacques. Procédures contractuelles de développement local et gestion de l’héritage industriel. Les cas de l’Ondaine et du Roannais (France). In: Revue de géographie alpine, tome 88, n°1, 2000. pp. 75-92.